Legrand Josiane
De l’artisanat au grand art « Fendre l’air »
Dans son
verger, mon grand-oncle, cultivait le bambou. Le bambou formait une palissade
protectrice aux arbres fruitiers. Elle était peu dissuasive pour les garnements
qui aimaient chaparder ses fruits.
En prévision des longues soirées d’été, mon grand-oncle choisissait et coupait des longues tiges de bambou. Il les baignait dans une eau tiède et les fendait. Lorsqu'il avait réuni suffisamment de matériaux, ses outils à portée de mains, il commençait. J'aimais regarder l'agilité de ses doigts, dessous, dessus, dessous, dessus, il se servait des brins de bambou effilés comme un tisserand. Peu à peu un panier prenait forme. Ses paniers étaient d'une manufacture grossière comparée à la vannerie japonaise. Les paniers qui sont sous mes yeux, en cette après-midi au Quai Branly sont de vraies œuvres d'art. Trop beau pour aller ramasser les œufs et les légumes du jardin.
En prévision des longues soirées d’été, mon grand-oncle choisissait et coupait des longues tiges de bambou. Il les baignait dans une eau tiède et les fendait. Lorsqu'il avait réuni suffisamment de matériaux, ses outils à portée de mains, il commençait. J'aimais regarder l'agilité de ses doigts, dessous, dessus, dessous, dessus, il se servait des brins de bambou effilés comme un tisserand. Peu à peu un panier prenait forme. Ses paniers étaient d'une manufacture grossière comparée à la vannerie japonaise. Les paniers qui sont sous mes yeux, en cette après-midi au Quai Branly sont de vraies œuvres d'art. Trop beau pour aller ramasser les œufs et les légumes du jardin.
Pourtant, c'est la même base, mais ici l'artisan est devenue un artiste.
L'exposition "Fendre l’air" est magnifique, le bambou se découvre comme participant à un art de vivre. Les objets sont
finement tissés épousant des formes qui ne sont possible qu'avec l'aide des
calculs savants de l'ordinateur. L'artiste et l'informatique font alliance
au service de ces œuvres. Elles sont légères et poétiques. L'exposition les met
en scène à l'intérieur des demeures traditionnelles, elles-mêmes faites de
bambou et de papier. C'est si réaliste que je ne serais pas étonnée de voir entrer
ses habitants pour la cérémonie du thé.
La réalisation de ces œuvres, n’est possible qu’après une longue et minutieuse préparation du bambou. Les vidéos, nous décrivent ce laborieux labeur où je retrouve les gestes du Grand-Oncle. La légèreté, la résistance et la flexibilité du bambou en font un matériau idéal. Le Bambou est peu propice à la mécanisation, les artisans artistes peuvent ainsi, libérer leur créativité et nous faire rêver…
L’art de
cultiver la beauté dans nos vies, nous rendre heureux.