Josiane Legrand Fille de la Sagesse
Dès la mi-septembre, nous observons un changement naturel. Les arbres prennent leur parure automnale. Chacun nous offre un artifice de couleurs. Puis le vent et la pluie détachent une à une des flammes colorées.
En une semaine, la paroisse Saint-Joseph des Tarterêts a fait ses adieux à trois flammes qui rayonnaient sur notre communauté.
Jules est parti le premier à 62
ans, puis Étienne à 93 ans et Lionel à 40 ans… Les hommes tombent-il
comme les feuilles en automne ?
Jules une grande figure de paroissiale.
Il était camerounais naturalisé français, animait nos célébrations,
accompagnait les enfants en catéchèse. Nicole, la responsable d’année
pour le secteur, me disait : «Les jeunes étaient bien avec lui, Jules
faisait corps avec eux ». Il venait aussi en aide à toute détresses bien
que lui-même avaient de grosses difficultés.
Il avait fait aussi un bout de chemin avec les Filles de la Sagesse, dans le cadre des «Amis de la Sagesse». Il y a quatorze ans, alors que nous arrivions sur le quartier, Jules a accueilli la communauté. Il nous a fait entrer dans les familles africaines, bien souvent à l’occasion d’un deuil. Nous allions prier dans la nuit avec les familles et les amis. Il nous a ouvert à l’inculturation sur ce quartier.
Il avait fait aussi un bout de chemin avec les Filles de la Sagesse, dans le cadre des «Amis de la Sagesse». Il y a quatorze ans, alors que nous arrivions sur le quartier, Jules a accueilli la communauté. Il nous a fait entrer dans les familles africaines, bien souvent à l’occasion d’un deuil. Nous allions prier dans la nuit avec les familles et les amis. Il nous a ouvert à l’inculturation sur ce quartier.
Étienne, dit Papa Étienne.
Originaire de RDC, il restait attentif aux évènements du continent
africain. Il y a quelques années déjà, nous étions témoins de son
mariage, avec maman Julienne. Il était tout fringant dans son habit de
noces. Papa Etienne était une figure de sagesse dans notre communauté.
Sœur Marie Thérèse, fdls, nouvellement arrivée, aimait échanger avec lui
en lingala. Il était branché sur la chaîne de télévision KTO, 24 heures
sur 24, ayant pour seul souci, ces derniers temps, la gloire du
Seigneur dans son cœur.
Lionel, originaire de l’Inde,
est arrivé à l’âge de 8 ans en terre de France. Il est papa de deux
enfants de 6 ans et 18 mois. Lionel était très aimé, toujours disponible
pour rendre service, ouvert aux échanges, compréhensif et à l’écoute
des soucis et difficultés de ses frères et sœurs. Je me souviens de
Lionel, avec sa petite dernière dans les bras. Il se tenait au fond de
l’église, auprès de la Vierge Marie qu’il aimait prier, lui confiant sa
famille, ses amis … L’Église était trop petite pour accueillir toute sa
famille, amis et collègues de travail lors de ses funérailles.
Les hommes tombent-il comme les feuilles en automne ?
Le chute des feuilles est une
aubaine pour la terre ; elles lui apportent nourriture, force… L’arbre
qui semble mourir, ne fait que s’endormir pour revivre dès l’aurore du
printemps. Jules, Étienne et Lionel sont de ces hommes qui nourrissent
nos vies par la qualité de leur être au milieu de nous. Notre foi nous
dit qu’ils nous devancent au printemps d’éternel.